Par Dominique Damour et Jean-Luc Da Lage
Il a fallu des milliards d'années d'évolution de la biodiversité avant que notre espèce apparaisse. En quelques décennies seulement, l'homme « sage », malgré son intelligence, sa grande créativité et son adaptabilité, a compromis l’habitabilité de la Terre et a sapé les conditions mêmes de son existence et de celles du reste du vivant dont il est pourtant tributaire.
Depuis le début de l’ère industrielle nous avons, inconsciemment au début, puis en toute connaissance de cause, provoqué par nos prélèvements insatiables de ressources vivantes, énergétiques ou minérales, de graves crises telles que le dérèglement climatique, l’effondrement massif de la biodiversité et le dépassement des limites planétaires.
Les politiques actuelles menées au niveau mondial, sourdes aux alertes des scientifiques, vont vers toujours plus de prédations, de pollutions et de déni démocratique sans réelle volonté de changer le système néo-libéral basé sur le profit, avec pour unique boussole une croissance matérielle au détriment de notre santé et notre bien-être. Nous courons à notre propre perte dans la quête d’une croissance infinie dans un monde limité.
Il est possible de revenir en arrière sur certains paramètres de nos impacts, comme nous l’avons fait dans les années 2000 pour protéger la couche d’ozone en interdisant l’utilisation des CFC. Les pouvoirs publics ont écouté les scientifiques qui les alertaient, les utilisateurs et les industriels ont su trouver ensemble des solutions et cela a fonctionné !
Pourquoi ne ferions-nous pas de même aujourd’hui ? Avec une réelle volonté d’agir pour réparer nos impacts et chercher à les amoindrir, prendre soin du vivant, du climat, rester en deçà des limites planétaires ? Pour cela il faut de la volonté politique, des leviers économiques forts, et sensibiliser nos semblables. Il y a urgence à réagir car nous ne disposons que de peu de temps pour inverser la tendance en cours.
À nous, écologistes, de montrer maintenant la voie vers une nouvelle république. Une République écologique, c’est-à-dire une république des biens communs, qui dans les décisions et l’action publique, écoute les scientifiques, tient compte de la finitude des ressources, où l'humain, choisissant la coopération plutôt que la compétition, prend conscience de sa place parmi le vivant et non plus au-dessus, et devient enfin un citoyen responsable en posant les bases d’un nouveau contrat, non plus seulement socialement juste, solidaire et démocratique mais également naturel, qui reconnecte les siens à la nature par l’éducation, un contrat passé avec ses co-locataires habitant la Terre et ses écosystèmes. Les droits de la nature, en plus des droits humains, ouvrent de telles perspectives. Gagnons pour les municipales de 2026 un maximum de territoires, afin de pouvoir mettre en place sur le terrain ces solutions, ces expériences concrètes de république écologique qui marchent et qui rendent la vie plus belle aux habitant·es.